martes, junio 16, 2009

Serge Hajlblum hace públicos textos de Jacques Lacan y su hermano, Marc Lacan quien fue monje

Recibi estos documentos puestos a circular por quien los descubrió en un monasterio, Serge Hajlblum perteneciente al análisis francés, que ha hecho trabajos de establecimiento de textos de Jacques Lacan. Considero que estos textos dan una orientación para situar, con un poco más de precisión, la presencia en tal o cual época de la enseñanza de Lacan, de elementos cuyo alto contenido religioso no pasan desapercibidos, "simplemente" evoco uno: el tema del "Nombre del Padre" o de los "Nombres del Padre". Cada quien verá si estos documentos dan o no lugar a renovar los interrogantes de la lectura.
Alberto Sladogna

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Je mets à disposition de tout un chacun quatre lettres écrites par Jacques Lacan à son frère Marc François, moine bénédictin tout d'abord à l'Abbaye de Hautecombe en Haute-Savoie, puis à celle de Ganagobie sur un plateau au bord de la Durance. J'y adjoins un texte -je ne sais pas si c'est celui de l'hommage rendu à son frère lors de ses obsèques- de Marc François. Les moines de Ganagobie m'ont très généreusement donné accès à l'ensemble des papiers de Marc François Lacan, conservés dans la bibliothèque.
Ils ont accepté de me photocopier ces lettres que j'ai découvertes sur le tas: je n'avais pas encore lu de suffisamment près l'ouvrage de Roudinesco sur Jacques Lacan et pensais que ce n'était qu'un savoir marginal, inutile. En les lisant au bureau que les moines m'avaient dégagé, j'ai changé d'avis. Je leur ai dit que j'allais les diffuser parce qu'elles importaient. Ils m'ont donné leur accord.
La communauté monastique de Ganagobie, venant de l'Abbaye de Hautecombe principalement, très réduite en nombre, était d'hommes âgés. Ils se souciaient de leur vie monastique, de leurs prières: aussi de maintenir et restaurer l'Abbaye de Ganagobie, de faire fonctionner un petit commerce d'échange avec les touristes qui se faisaient de plus en plus nombreux.
Mais surtout, ils se souciaient de vivre dans la règle monastique du silence et de la prière. C'est alors que le moine bibliothécaire, sans que personne ne lui en fasse remarque, a eu un geste remarquable. J'avais les photocopies et je partais. Il pleuvait en ce moment de Pâques, et la voiture était à l'autre extrémité de l'Abbaye: j'allais être trempé. Alors le frère m'a fait traverser toute l'abbaye par l'intérieur, par le cloître aussi: toutes choses interdites dans la règle monastique.
Il a tenu à me conduire jusque ces mosaïques de la chapelle (je les connaissais) et à me les commenter. Puis nous nous sommes dits au-revoir, non sans qu'ils me parlent de leurs activités de chrétiens dans le monde et de l'accueil qu'ils m'ont réservé à moi, juif. Je remercie un ami très proche et son fils d'avoir négocié, pendant un temps assez long, la possibilité que la bibliothèque me soit ouverte.
Vous savez que les bibliothèques des monastères bénédictins sont fermées. Cet ami et son fils étaient avec moi dans la bibliothèque et m'ont accompagné pendant toute ma visite et recherche. Je les en remercie maintenant encore.Je remercie encore et encore les moines de Ganagobie de leur générosité.
Hajlblum Serge


Abbaye d'hautecombe, Saint-pierre de curtille, 73310 chinorieux
(tel (79) 63.20.12) (les chiffres sont là peu lisibles)
Lettre N° 1 écrite par Jacques Lacan à son frère Marc pax.
le mardi de Pâques 1953 (donc le 7 Avril),5 rue de Lille
Mon cher Marc
Rature du texte manuscrit
Il y a longtemps que nous ne sommes revus. Bien des choses se sont passées depuis. Non pas comme celles dont il s'agit en général quand on s'exprime ainsi : choses qui se sont défaites – Mais au contraire mouvement dans le sens de l'accomplissement, de la certitude , de la construction et d'une responsabilité toujours plus grande. Tout ceci non sans de grandes luttes bien entendu.
Je sais maintenant où je suis dans un certain moment qui est celui de mon siècle concernant l'homme. C'est-à-dire dans un moment qui va déterminer d'où dépend la façon dont les hommes se traiteront eux-mêmes pour un certain temps, au moins dans le domaine laïc, (peut-être au-delà).
Ce « traitement », ce rapport de l'homme à l'homme, est celui qui se manifeste pour l'instant sous diverses rubriques, qu'un seul mot peut provisoirement représenter : psychologie.
J'en vois le sens, c'est-à-dire j'en vois les dangers. La psychanalyse occupe là une position suréminente d'où chacun de ses tenants ne songe qu'à déchoir – pour concourir à quelque grand et général abaissement.
Je suis presque le seul à enseigner une doctrine qui permettrait au moins de conserver à l'ensemble du mouvement son enracinement dans la grande tradition – celle pour laquelle l'homme ne saurait jamais être réduit à un objet.
C'est peu te dire. Aujourd'hui sache seulement que tu ne saurais donner trop de portée à ces quelques lignes, ni trop estimer le point où sont engagées ma vie et mon action.
J'en viens à ce qui fait l'intention de ma lettre. Un conseil, une demande. Il s'agit maintenant de moi.
Je suis arrivé à bien peser, à pouvoir conclure sur ce drame qu'a été mon premier mariage, et sur ma situation actuelle avec celle qui est authentiquement ma femme, (p 2) sans que j'aie voulu me marier avec elle – c'est-à-dire donner une parole que je pouvais croire ne plus jamais m'appartenir.
Il est sûr que la conception sacrée que j'ai de l'engagement du mariage a motivé cette abstention. Je sais maintenant que je puis le faire parce que mon « premier mariage » n'en était pas vraiment un. Point que seul peut sonder ce lieu de toute science que nous appelons Dieu.
Y a-t-il sur terre quelque autorité qui puisse oser se charger, dans ma situation, de père de trois enfants par exemple, d'entendre mon procès : je veux dire d'accepter d'être juge de ce que je peux articuler, pour que ce qui n'était qu'apparence soit délié par un pouvoir qui déjà s'est arrogé –non sans fondement- de représenter ce qui traduit en ordre le secret des cœurs ?
Penses-tu qu'il y ait quelqu'un qui puisse, dans l'Eglise, envisager comme possible – si mon témoignage peut être reçu – l'annulation de mon premier mariage ?
Ceci m'importe. Car ma position vis-à-vis de la Religion est d'une importance considérable dans ce moment dont j'ai commencé à te parler. Il y a des religieux parmi mes élèves, et j'aurai à entrer sans aucun doute en relation avec l'Eglise, dans les années qui vont suivre, sur des problèmes à propos de quoi les plus hautes autorités voudront voir clair pour prendre parti. Qu'il me suffise de te dire que c'est à Rome qu'en septembre je ferai le rapport de notre Congrès de cette année – et que ce n'est pas par hasard s'il a pour sujet : le rôle du langage (j'entends : Logos) dans la psychanalyse.
La médiation obtenue pour ce problème personnel qui va loin, tu n'en doutes pas, peut être d'une grande portée pour un développement qui dépasse de beaucoup ma personne.
J'ajouterai que Judith, qui est toujours plus la personne que tu as eu à reconnaître, fait sa première communion le 21 mai. Ceci pour te rappeler que même le problème n'est pas ici limité à moi.
Je t'annonce aussi que je suis depuis janvier président de la Société de psychanalyse française. Après une lutte épique dont le récit nécessiterait que je t'en apprenne beaucoup.
Crois-moi ton frère – profondément lié à toi.
J. Lacan.
(Le mariage avec Sylvia a été contracté à Aix en Provence le 17 juillet 1953. Lettre de Jacques du 5 septembre.)





Lettre N° 2 écrite par Jacques Lacan à son frère Marc-François.
Ce 5 sept. 53, Mon cher Marc.
Je ne puis te faire un exposé historique complet de tout ce que j'ai fait ces mois derniers. Qu'il te suffise de savoir que j'ai fondé une nouvelle société avec Lagache – entraînant avec nous la majorité des élèves.
Depuis, Congrès, débats, lettres, tout cela très tonifiant pour moi. Car enfin je vais pouvoir faire l'enseignement que je veux (et à la Clinique).
Pour l'instant le nœud est à Rome, où je vais donner mon rapport sur le langage dans la psychanalyse dans toute son ampleur.
Je crois que cela aura quelque effet.
Mes élèves les plus sages et les plus autorisés, me demandent d'obtenir une audience au Saint-Père.
Je crois que je suis assez porté à le faire et que ce n'est pas sans un profond intérêt pour l'avenir de la psychanalyse dans l'Eglise que j'irai porter au Père commun mon hommage.
Crois-tu que tu puisse faire quelque chose pour cela ?
Je passe à Rome le 26 Septembre. Je t'écrirai bientôt à quel endroit précis.
J'y serai une semaine avant, quelques jours après s'il le faut.
Tout cela est rapide. Mais je suis plongé dans ma rédaction définitive qui doit être ronéotypée dans quelques jours.
Nous nous sommes mariés avec Sylvia à Aix le 17 juillet.
Sylvia t'envoie ses meilleurs pensées.
Moi mon amitié fidèle.
Je t'enverrai le texte de mon rapport dès qu'il sera livré.
Jacques
Le P. Beirnaert va peut-être te faire signe il est à l'adresse suivante le « Chatelard »
Francheville le Haut
Rhône.
(Note de S. Hajlblum : Effectivement, j'ai vu dans le carton des papiers de Marc Lacan, que les moines de l'Abbaye de Ganagobie ont laissé à ma disposition, un exemplaire ronéotypé du rapport de Rome. Ils ne m'en ont pas fait une photocopie, disons faute de temps. Ils m'en avaient déjà donné beaucoup, le texte était trop volumineux, et le rythme de vie des bénédictins rythmé par les nombreux moments de prières. J'ai été très chaleureusement convié dans la bibliothèque de l'abbaye entre deux moments de prières. Ce qui était déjà d'une ouverture exceptionnelle. Et, naturellement, ils ne m'ont pas donné ces documents…)
Lettre N° 3 écrite par Jacques Lacan à son frère Marc-François.
5 rue de lille , Ce 3.I.62
Mon cher Marc
Je t'envoie tous mes vœux tendres venus du fond de ce qui nous unit par delà toute absence fraternelle.
Je n'ai pas répondu tout de suite à ta bonne lettre. D'abord sans doute parce que ce n'est guère dans mes habitudes., mais aussi parce que je n'ai pas retrouvé tout de suite ton article sur et que je voulais le lire.
Je suis loin d'une telle thématique, moi qui m'efforce depuis des années d'établir la place dans l'être de ce qui s'appelle : le désir.
Essence de l'homme – à entendre Spinoza. Et dans ce cas combien maltraité.
Je m'essaie à fonder la topologie de sa transcendance. La seule place de l'espérance là dedans, c'est ce que « j'espère » d'une telle entreprise.Je sais que le désespoir n'est pas à la portée de notre main.
J'ai une théorie de la fonction de l'écriture dans le langage qui pourra t'intéresser (ce n'est pas un coq à l'âne, car tout cela est profondément lié à mon seul sujet)
Comment, pour le reste de ta lettre, ne pas te dire que j'approuve tes propos – et ne pas te remercier de ce que tu fais en ma faveur (je te signale à toutes fins utiles que, si la chose est faite, je n'ai reçu de la banque aucun avis)
Mon petit frère, peut-être que je t'écrirai un peu plus cette année. Que je me sens serf de ma vie.
(je ne suis pas arrivé à lire. Cf photo de l'original. S. Hajlblum)
A toi
Sylvie et Judith t' (envoient) les vœux de leur affection véritable pour toi. Jacques.
Lettre N° 4 écrite par Jacques Lacan à son frère Marc-François.
26-12-66, 5 rue de lille, VIIe
Mon Marc cher, si cher
Comme tu es vaillant toujours –
autant que je suis las –
mais c'est un moment à passer
Ce mariage sera-t il heureux ?
Je l'espère bien. Judith est une
si merveilleuse fille – et le garçon
est doué, courageux, encore intact :
un de mes très bons auditeurs
tu le sais je pense
C'est absolument insensé
que je ne t'aie pas encore envoyé
ce livre –
Je me suis beaucoup prodigué.
d'où un tel trou, entre autres.
Enfin, je te souhaite tout ce que
peut obtenir pour toi mon pouvoir
invoquant (n'y a-t-il pas
là de quoi trembler ?
A toi, mon frère, de
tout mon cœur pourtant.
J. Lacan.
Le 26 XII 66
Tu reçois le livre.

Sermon prononcé par Dom Marc-François Lacan à la mémoire de son frère, le 10 septembre 1981 en l'église Saint Pierre du Gros Caillou.
JACQUES LACAN ET LA RECHERCHE DE LA VÉRITÉ
Jacques Lacan a parlé. Pourquoi ?
Pour le savoir, faut-il écouter ceux qui, depuis sa mort, parlent moins de lui que de leur propre position par rapport à lui ? Ce n'est pas le bon moyen.
Ce qu'il faut, c'est rappeler qui il était. Il était un homme ; cet homme cherchait la vérité ; le chemin qu'il ouvrait pour la chercher était la parole.
L'HOMME
Les sciences de l'homme sont sans doute ainsi désignées parce qu'elles nous enrichissent d'un savoir sur diverses fonctions de l'homme ; ce faisant, elles nous permettent de masquer et d'oublier notre ignorance de l'homme lui-même, notre inattention au fait que chaque homme est un mystère. Un mystère qui reste insondable.
Jacques Lacan, c'est d'abord un homme, attentif à l'homme, à sa réalité toujours inaccessible, à son désir dont le caractère propre est de ne jamais pouvoir être satisfait.
Dans le monde intellectuel, il était classé tantôt comme psychanalyste, tantôt comme philosophe, voire comme poète, ou encore comme structuraliste, surréaliste, acteur … ; la liste pourrait s'allonger. Or il est avant tout un homme, dont il ne suffit pas de dire qu'il était humain.
Sa contribution à la psychanalyse, si importante qu'elle soit, ne permet pas de dire qui il était. Bien au contraire, c'est parce qu'il était cet homme unique, nommé Jacques Lacan, qu'il a pu mettre en valeur la découverte inaugurée par Freud : celle de l'inconscient. Mise en valeur telle que le monde des psychanalystes ne l'a pas accueillie sans émoi.
Mais qu'est-ce donc que l'inconscient ? En entendant ce mot, chacun se soucie de le définir. Que révèle un tel souci ? Il indique le plus souvent moins une recherche de la clarté, que la fuite d'un mystère qui inquiète et qui, cependant, caractérise la vie psychique dans sa réalité.
L'inconscient échappe à toute définition ; il désigne l'homme lui-même dans cette dimension de son mystère qui ne donne aucune prise à sa conscience.
Parler à l'homme de l'inconscient, c'est lui rappeler ce qu'il s'applique à oublier ; c'est le sauver de cet oubli que tout est organisé pour favoriser en cette fin du vingtième siècle. C'est lui rappeler en effet que son centre est ailleurs qu'en lui-même. C'est lui faire découvrir que le chemin à suivre n'est pas celui que Descartes a inauguré.
« Je pense, donc je suis. »
Cette déduction sur laquelle Descartes prend appui va-t-elle lui permettre de connaître ce "Je" qui pense ? Lacan réplique: "Je ne suis pas ce que je pense." La vérité ainsi formulée jaillit de la découverte de l'inconscient, autrement dit de l'homme lui-même. La reconnaissance de l'inconscient permet à l'homme d'avoir accès à sa réalité; loin de s'enfermer dans les limites de sa vie consciente, il doit s'ouvrir à une relation qui le constitue, à une relation avec l'Autre
Une telle relation suscite une recherche: la. recherche de la vérité de la vérité sur l'Autre et inséparablement, de la vérité sur l'homme, constitué par sa relation à l'Autre.
LA VERITE :
Jacques Lacan: un homme; donc un chercheur de vérité.
La vérité. Ce que désigne ce mot fait peur. Chacun, comme Pilate, réagit en disant: "Qu'est-ce que la vérité ? et en s'en allant, sans attendre la réponse.
Lacan a découvert, grâce à Freud, le moyen d'entendre la réponse. "Freud, écrit-il, a su laisser, sous le nom d'inconscient, la vérité parler."
Laisser parler la vérité. Voilà le moyen, le seul, de la connaître. Aucun savoir ne donne accès à cette connaissance. Ecouter la vérité est l'unique nécessaire. Si la conscience peut entendre la vérité, elle s'y ferme souvent. L'inconscient est la voix de la vérité refoulée; plus précisément, il est la voie, c'est-à-dire le chemin par lequel elle passe, lorsque l'homme a refusé de l'entendre.
Ici prend place l'intervention du psychanalyste. Il se tait; mais il invite à parler, pour chercher à entendre la vérité qui va passer par des chemins inattendus, la vérité dont va peut-être accoucher l'homme qui parle, non sans douleur.
Ce que Lacan invite le psychanalyste à écouter, est-ce le malade ? C'est bien plutôt la vérité que celui-ci a refoulée la vérité de son désir. C'est ce type d'écoute qui fonde sa méthode de psychanalyste.
Il s'agit d'écouter la vérité pour la dire. Mais Lacan sait "qu'il est impossible de dire toute la vérité c'est par cet impossible que la vérité tient au réel."
Le réel est en effet inaccessible dans sa plénitude. Nous le réduisons à ce que nous en savons, Mais nous pouvons nous ouvrir à la connaissance du réels et répondre ainsi au désir profond qui nous constitue. Mutiler ce désir nous rend malades, psychologiquement, ou spirituellement. La santé, comme la sainteté exige que nous cherchions la vérité, et, pour cela, que nous l'écoutions parler.
LA PAROLE
Nous pouvons répondre ici à notre question initiale, "Pourquoi Jacques Lacan parle-t-il?" Car il parle encore depuis sa mort.
On lui a reproché son style, et l'obscurité qui le caractérise. Il réplique: "il suffit de dix ans pour que ce que j'écris devienne clair pour tous."
En effet chaque fois qu'un homme est porteur, non d'un savoir à communiquer, mais d'une parole invitant à chercher la vérité et, pour cela, à l'écouter, il se heurte à un refus qui se masque souvent derrière une accusation: "Ce qu'il dit est impossible à entendre." (Cf Evangile selon S.Jean 6,60)
Lacan n'a pas parlé pour autre chose que pour ouvrir la porte à la Parole qui vient d'ailleurs, qui est la Parole de l'Autre et dont l'inconscient atteste la présence; cette présence est réelle et elle est manifestée dans sa réalité par la peur qu'elle provoque, et le refus d'écouter qui est le fruit de cette peur.
À travers l'œuvre écrite de Lacan, que faut-Il donc chercher ? Un enseignement oral inachevé et figé ? Nullement, Ce qu'il faut découvrir, c'est un homme en quête de vérité, vérité qui est le trésor évoqué dans la fable: il fallait creuser le champ pour y trouver un trésor caché. Le trésor appartient à ceux qui apprennent par expérience que ce trésor n'est rien qu'on puisse posséder,
Car le bonheur de l'homme, c'est de désirer s'ouvrir à la Parole de l'Autre. Ce désir est suscité par une présence sans laquelle l'homme n'est plus lui-même et grâce à laquelle jaillit de lui une parole qui rend témoignage à la vérité, une parole qui exprime son désir toujours nouveau de la source de sa vie d'homme.
La parole de Jacques Lacan inquiète les hommes qu'elle oblige à sortir de leur fausse paix, en posant la vraie question, la question que voici. Je n'ai pas à me demander en effet: "Que posséder ou que savoir pour devenir un homme ?" La vraie question, c'est : "Qui m'appelle à trouver dans sa recherche le sens de ma vie ?"
Marc François Lacan
moine bénédictin

miércoles, mayo 13, 2009

¿Cómo hacer cosas con el género? Judith Butler

¿Cómo hacer cosas con el género?

Este es un reportaje editado por la revista Letra Ñ, editada en Buenos Aires, Argentina,el 10/05/2009

La intelectual feminista estadounidense dictó un curso en la Universidad de Buenos Aires y dio una conferencia en la feria del libro. Letra Ñ siguió por esos derroteros a la autora de “¿Quién le canta al Estado-Nación?”, la que se despachó contra el matrimonio gay.

LEONOR SILVESTRI

Es difícil dimensionar en vida qué le dejará a sus sucesores un filósofo: ¿herramientas? ¿Cambios de paradigma? ¿Profundizará la labor de un pensador previo? Quizás esta máxima también aplique a Judith Butler, encargada de la última revolución en los estudios de género, esa especie de bolsa de gatos, donde los debates suelen tornarse maniqueos bajo el imperio de “lo políticamente correcto” y cuestiones delicadas no pueden salirse de “o conmigo o contra mí”. Encargada de hacer implotar esa lógica, Butler, aun hoy demasiado ausente de las currículas académicas de esta región y técnicamente profesora de retórica y literatura comparada, señaló las exclusiones producidas por las políticas mismas de identidad y la necesidad de adoptar una postura estratégica acerca de quién es el sujeto del feminismo, movimiento del cual ella se encarga de aclarar siempre sigue siendo parte.
Como si lo anterior no alcanzara para llegar al podio, Butler desarrolló una compleja y original teoría, a partir del deconstructivismo de Derrida y la lingüística de Austin, para demostrar cómo el “sexo” es en realidad creado por el género, una suerte de encarnación construida por la reiteración en el tiempo y el espacio, y que la sexualidad no se desprende de ninguna de las dos categorías anteriores invirtiendo en ese gesto la ecuación hasta ese momento conocida. Y desde ese, su gran aporte, tal vez con menor efectividad teórica, Butler intenta deslizarse hacia los primeros puestos de la filosofía política, donde se encuentran sus amigos Zizek o Laclau.
El tan ansiado paso de la estrella de los estudios de género por nuestro país también generó una especie de frenesí intelectual en sus tres apariciones públicas (dos clases en un seminario de doctorado a cargo de Leticia Sabsay en la UBA y una conferencia en la Feria del Libro, presentando su último libro publicado en Argentina), semejante al fanatismo que despertaron sus compañeros de hotel, la banda de rock finlandesa Rasmus, y con estudiantes e interesados que en muchos casos se parecían a las tribus urbanas que frecuentan las bandas: conflictos de todo tipo y acusaciones de falta de transparencia para inscribirse a su curso de doctorado, resquemores por ingresar en un aula repleta y demasiado pequeña (y calurosa), una larga cola para su conferencia de la Feria del Libro para obtener los mejores lugares, o las reuniones “secretas” con activistas. Butler (cuyos estudiantes en los 90 publicaban un fanzine en su honor: Judy!) despierta pasiones -si bien no de multitudes- y, pese a la opacidad de sus textos, que reclaman un intenso trabajo por parte de quién lee, sus clases son amenas y llevaderas. Se negará a que la entrevista sea tal en el sentido estricto del término, prefiere llamarla “una charla” y se despierta ante “las críticas” después de agotadores días de intenso trabajo y acoso de fans.
-Tanto en su último libro como en “Vida Precaria”, trabaja sobre la idea de lo que hace a algunos individuos más humanos que otros, y por ende, más legítimos. ¿Cómo opera este fenómeno?
-A través de algo que llamo matrices de inteligibilidad, que nos permiten reconocer a ciertos individuos pero no a otros. Por inteligibilidad entiendo la capacidad de un ser humano de ser leído y reconocido en el tiempo y el espacio social en relación a otros donde se puede generar, al mismo tiempo, exclusión, rechazo y abyección. La matriz dicta que vidas son “humanas” o pueden ser reconocidas como “humanas” por raza, clase, nacionalidad, género y sexualidad. ¿Bajo qué condiciones algunas pérdidas son pérdidas y otras no, o directamente no son consideradas? Esta pregunta es un desarrollo que comencé en 1996, durante la crisis del sida en EE.UU. La expresión pública de duelo por esas pérdidas, sobre las que se cernían estigmas por su supuesta conducta, era una forma de afirmar que esas sexualidades también debían ser honradas. Luego, en el 2001, durante el régimen de Bush, caí en la cuenta de que parecía que sólo algunas vidas que se perdieron podían ser lamentadas de manera pública, mientras que otras eran indiferentes. O, por dar un ejemplo concreto en términos legales, y siguiendo a Angela Davis, si pensamos que en los EE.UU., el grueso de la población carcelaria es negra, parece que estamos ante un retorno a la esclavitud, o sin ir más lejos la base militar de Guantánamo y sus prisioneros. Aunque Obama prometió cerrarla, pero ahora no está tan seguro…
- ¿Votó a Obama?
- Lo voté sin ningún entusiasmo, críticamente, y lamento que la izquierda en EE.UU. crea que las democracias liberales representativas, es decir las elecciones, forman parte de su propuesta militante. Pero era la única alternativa, y prefiero criticarlo a él, elegí a quién criticar. No me importa ensuciarme las manos con el voto. Es como la cuestión del matrimonio gay, un movimiento muy conservador de hecho, puesto que concibe un universo monógamo, binario, propietario, y de inclusión a la clase media; pero necesito que sea legal, así puedo combatirlo, porque si ahora lo combato estoy con la derecha.
- ¿Cómo se sale de ese atolladero del progresismo políticamente correcto?
- En principio, la no discriminación y la igualdad no son los únicos dos argumentos de la política. La pregunta debería ser por qué el matrimonio gay es el centro del debate y la lucha del movimiento de gays y lesbianas, cuando hay tantos otros temas principales (la violencia contra la gente transexual y transgénero, el suicido entre jóvenes GLTB – Gay, Lesbiana, Trans, Bisexual-, envejecer fuera de los parámetros de la familia nuclear y no tener apoyo). En términos de igualdad y anti-discriminación habría que apoyarlo, pero si se convierte en la única manera de entender los vínculos personales y la relación social más importante, estoy en contra. Por eso, nunca tomaré posición pública apoyando ni a Obama ni al matrimonio gay. De todas formas, me siento una especia de anarquista, o al menos me gusta saber que cierta parte del anarquismo me usa y usan mis ideas. (Risas).
- O sea, sostiene la idea de que se puede elegir, ¿eso no llevaría a la cuestión de la autonomía del sujeto?
- Ese es un desarrollo de mi libro Deshacer el género. Depende de qué esperemos del concepto de autonomía ¿Queremos todavía ser libres de poder hacer algo? La autonomía no es individual y debe diferenciarse del individualismo. Creo que podemos tener la capacidad de auto-determinarnos y auto-gobernarnos como para las relaciones sociales o para el apoyo de las acciones colectivas que ofrezcan una dependencia mutua sustentable. Para ser auto-nomos hay que ser primero heteró-nomos.
Le temo a las posiciones que quieren retornar a un individualismo metafísico. Creo que no existe “la elección real”. Por ejemplo, quienes eligen modificar su género, eligen dentro de ciertas normas, incluso quedarse dentro de cierto género puede tener que ver con “elegir” tener una vida más fácil de vivir. Pero no creo que haya un “Yo” que emerja, son siempre decisiones condicionadas por normas sociales previas a nosotros. La noción de “elección real” es opresiva porque todos fallamos, nadie puede estar a la altura de tamaña expectativa. Puedo creer que la sociedad no actúa sobre mí cuando elijo, pero esa elección no es autónoma. Dependemos socialmente del medio en el que fuimos formados, no creo que podamos abandonar la sociedad e imaginarnos agentes puros de elección. Autónomo es una palabra demasiado fuerte, porque no soy la base de mi acción, ni soy sujeto soberano.
-¿Es posible seguir organizándose alrededor de la categoría “mujer”?
- La idea de que debemos unirnos por compartir un género específico no tiene sentido para mí. Las identidades son siempre un error. Me interesan las propuestas que tienen que ver con la discriminación basada en normas de género. Debemos alienarnos con personas con las que compartimos objetivos, no con personas con las que compartimos el género, en especial en lo que refiere a la igualdad; por ejemplo, los movimiento anti-discriminación y de trabajadores, incluso aunque haya cierto agonismo. Es un error terrible alinearse en la lucha solo en base al género, porque además, en cualquier movimiento, siempre hay gente que no es tan radical, incluso feministas sin análisis sobre el racismo o la clase.
- O con un atraso importante con respecto al trabajo sexual, o a la pornografía…
- Personalmente no tengo objeciones morales con respecto a la pornografía, del mismo modo que creo que el trabajo sexual es trabajo. Me gustaría que la pornografía tuviera mejores tramas, fuera más experimental. También me gustaría que la gente que trabaja en esa industria tuviera las mismas condiciones laborales que cualquier otro trabajador o trabajadora: protección legal, seguro médico, vacaciones, etc. Me opongo a la pornografía en la medida en la que me opondría a una fábrica que explote a sus empleados.
- ¿En resumidas cuentas, nada hay en absoluto o a priori?
- El derecho a vivir es un derecho absoluto, nadie vivo tienen más derecho a vivir que otra persona viviente. Puede haber todo tipo de dinámicas y desequilibrios, pero el derecho a vivir es la única precondición que reconozco. Lo pienso en el sentido de Theodore Adorno, que no manejaba principios absolutos, y cuya pregunta es cómo vivir responsablemente en este mal mundo, y me parece que eso no se puede contestar sin estar críticamente involucrada. O el duelo, que es también una precondición de la vida, de todas las vidas humanas. Es decir, una re-elaboración del derecho a tener derechos de Hannah Arendt, el derecho a pertenecer a la humanidad, pero en el sentido de ejercer un derecho que no ha sido otorgado , como en el caso del canto de los inmigrantes ilegales de 2006, que también sirva para pensar por fuera y mas allá de un rebrote de patriotismo nacionalista.
De todas las respuestas que Butler ofreció a los y las estudiantes que a empellones se abrieron paso para estar cerca del “ídolo”, hay una acerca de la aplicación de la teoría que pinta a Butler de cuerpo entero como la filósofa de la libertad más importante después de Ana Arendt y que responde contundentemente a las críticas que algunas de sus compatriotas, como Nancy Fraser o Seyla Benhabib, le han hecho: “ La teoría no es para aplicar porque no es un set abstracto de prescripciones sino una forma de articular posibilidades, con una posición histórica. No te dice qué hacer, sino que trata de abrir posibilidades para hacer cosas y en un mundo que cierra es importante abrir. La teoría siempre es insuficiente, debe ser retomada y ser usada en diferentes contextos y convertirse en otra cosa. Escribo desde una perspectiva histórica específica, pero cuando la teoría deja su contexto de producción va a otro contexto de análisis y sus debilidades se vuelven visibles y fortalezas inusitadas hacen su aparición, realmente siento que fue exitosa, y por eso sostengo la intención autoría no es importante. Lo que importa es cuando pasa algo con la teoría que nunca me hubiera esperado. Entonces yo recibo a cambio un regalo”.

viernes, mayo 08, 2009

Entrevista a Judith Butler, la invención de la palabra

LA INVENCIÓN DE LA PALABRA, entrevistada editada por el periódico Página12, 8/05/2009

¿Cómo ve el devenir de la potencia de lo que usted llamó la “matriz heterosexual” en las últimas cinco décadas? ¿Qué cambios han ocurrido y a qué cree que se deben?

–Pienso que tenemos que asumir que “la matriz heterosexual” es una manera de intentar describir las cambiantes operaciones de la heterosexualidad hegemónica y obligatoria, y que esta “matriz” no tiene una única formulación. A veces, una construcción teórica como “matriz heterosexual” actúa como punto de partida para un análisis pero no es en sí misma descriptiva. Podríamos hablar sobre cambios producidos en las últimas cinco décadas dentro de ciertos contextos geopolíticos y seguramente notaremos que hay más espacio para otros modos de la sexualidad –gay, lesbiana, bisexual–, pero también tendríamos que advertir los nuevos métodos de normalización que emergieron en las mismas décadas. Lo que podría ser importante de considerar es la manera en que la separación entre reproducción y sexualidad es evidente para gente de cualquier orientación sexual. Aunque también habría que recordar que el funcionamiento de la matriz heterosexual no sólo impone heterosexualidad sino que también controla los términos del género. Por lo tanto, es importante también hacer un seguimiento de cómo los modos de presentación de las cuestiones de género ya no están vinculadas con la orientación sexual de manera clara o previsible. Hay, por supuesto, lugares en el globo donde es más difícil seguir el “progreso”, así que probablemente necesitemos desarrollar un mapa dinámico y complejo para ensayar y pensar más cuidadosamente cuándo y dónde opera la matriz heterosexual.
¿Cómo imagina un futuro donde la norma binaria se haya diluido?

–No es necesario imaginarse un futuro en este sentido porque la impugnación del sistema binario de géneros ya ha sucedido. De alguna manera, ha sucedido. El desafío es encontrar un mejor vocabulario para las maneras de vivir el género y la sexualidad que no encaje tan fácilmente en la norma binaria. De esta manera, el futuro está en el pasado y en el presente, pero necesitamos producir la palabra en la que la complejidad existente pueda ser reconocida y en donde el miedo a la marginación, patologización y la violencia sea radicalmente eliminado. Tal vez nuestra lucha sea menos para producir nuevas formulaciones del género que para construir un mundo en el que la gente pueda vivir y respirar dentro de la sexualidad y el género que ya viven.
¿Qué consecuencias políticas traen aparejadas estas nuevas perspectivas?

–Algunas son claras: la oposición en la calle a la violencia médica y policial contra la gente transgénero, la conformación de nuevas alianzas entre feministas, lesbianas, gays y bisexuales, queer, genderqueer, transgéneros, intersex; la despatoligización de la homosexualidad y la transexualidad dentro de los manuales y prácticas médicas, la producción de espacios culturales donde a través del arte es posible explorar las luchas y los placeres de estas vidas particulares, el desarrollo de formas de activismo basadas menos en una identidad estricta que en una forma de afiliación donde la diferencia tenga más valor que la superación de ésta.
¿Es posible adaptar su trabajo teórico, sobre todo el vinculado con los temas de género, a la vida cotidiana?

–Hay varias formas de responder esa pregunta. Mi primera respuesta es decir que el trabajo y el amor están relacionados, y con eso quiero decir que amo mi trabajo y que mi trabajo proviene en parte de reflexiones sobre las condiciones del amor. Pero más que eso, creo que el género tiene mucho que ver con las relaciones que mantenemos en la vida. No siempre es el aspecto más importante de toda relación, pero el género es una forma de relacionarse. Pienso que la gente, en todo el mundo, está confundida con el género, incluso cuando lo están disfrutando, así que miran los recursos culturales que tienen a su disposición para que estas cuestiones tengan sentido. La teoría académica es sólo un recurso entre otros.
Pero dado que usted teoriza sobre el amor, la sexualidad, el deseo y el género, ¿hay alguna forma de aplicar algunos de sus postulados?

–No pienso que la teoría deba ser aplicada. No se trata de un conjunto de prescripciones abstractas aplicables a la vida práctica. La teoría no te dice cómo hacer las cosas, pero abre posibilidades. En un mundo que constantemente cierra posibilidades, es importante abrirlas. Una vez, Nancy Fraser (filósofa feminista norteamericana) me preguntó cómo se podía distinguir entre las posibilidades que había que valorar y las que no. Ella quería una forma de medir normas. Pero yo creo que se trata de maximizar las posibilidades de vivir la vida, aunque ésta sea precaria. De todos modos, cuando la gente toma una teoría y luego hace su propio análisis sobre una práctica social determinada –algo que yo no podría hacer– es algo maravilloso. Porque esa teoría sale del contexto en el que fue creada y entra en otro y se convierte en algo diferente. Para mí, la teoría es un gesto insuficiente. Hay que retomarla en distintos contextos para que se convierta en algo diferente. Y recién cuando esto ocurre la teoría es exitosa.
¿Y entonces es posible dejar una marca en el mundo?

–Cuando estaba en la facultad, yo formaba parte de un emergente movimiento gay y lésbico (por entonces no existía lo “queer”) y era una feminista comprometida. Lo que no entendía era cómo iba a poder juntar todos estos mundos diferentes. Parecían separados y que habría riesgos si intentaba unirlos. Pero, de a poco, de alguna forma se unieron, y yo me encontré en una posición afortunada. No estoy segura de que, como persona, yo pueda hacer una diferencia. Pero formo parte de un movimiento de pensamiento más grande que ha hecho y hace una diferencia.
Usted apoyó a Obama antes de su elección. Hasta ahora, ¿está satisfecha con sus primeros meses en el gobierno?

–Es verdad que voté a Obama en las primarias demócratas y en la elección final, pero tenía algunas dudas sobre sus posiciones. Es un demócrata centrista y es importante saber que la “izquierda” consiste en movimientos sociales radicales que no siempre están bien representados por Obama o sus funcionarios. Mi esperanza es que surja una práctica de la crítica en la izquierda. Por supuesto que estamos aliviados ahora que Bush se fue y que Obama está en el poder. Pero hay que recordar que Obama nunca apoyó el derecho al matrimonio entre personas del mismo sexo y que tenía el poder para influenciar en la votación de California que anuló el matrimonio gay. Pero, por razones tácticas, eligió no hacer nada. Y estuvo dolorosamente callado durante el ataque a Gaza, incluso cuando debería ser claro para él que los judíos progresistas ahora están preparados para criticar la violencia del Estado israelí. También eligió en su gabinete a gente que es muy conocida por su misoginia y racismo, como Lawrence Summers (N. de la R: profesor en Harvard y director del Consejo Nacional Económico). Así que veamos cuán lejos está dispuesto a ir con respecto a las decisiones más difíciles. Debo decir que luego de sus primeros tres meses en el gobierno estoy más contenta de lo que había pensado. Cuando fue electo, me preocupaba que tanta gente estuviera enamorada de él y lo idealizara y que luego se decepcionara por completo o que “disculpara” sus numerosos compromisos con fuerzas más conservadoras. Pero creo que Obama hizo un buen trabajo al asegurarse de que la gente no lo viera como un Mesías. Ofrece esperanza, pero no redención, lo que para mí es un alivio. Ya veremos qué posición tomará su gobierno en cuanto al aborto. En mi opinión, ésta es una pregunta abierta.
¿Le resulta llamativo que en este momento se discuta en distintos lugares del mundo –con el apoyo de múltiples personalidades públicas– la legalización del matrimonio gay y que el aborto, a su vez, siga siendo un tema tabú o defendido sólo por grupos de mujeres militantes?

–Es importante considerar cómo el movimiento “pro-matrimonio” ha limpiado las relaciones homosexuales y neutralizado el radicalismo sexual. Ahora gira alrededor de imágenes de monogamia y propiedad. Y, sin embargo, la práctica del aborto es muchas veces presentada como una opción socialmente condenable o estigmatizada por la pérdida de status de clase. Así que me parece que necesitamos repensar el feminismo y los movimientos sexuales radicales para tomar en cuenta formas de filiación que no son conyugales y que no siempre se basan en derechos de propiedad. Y también habría que volver a aliar al movimiento gay y lésbico (y a los bisexuales) con el feminismo y la crítica de la opresión de clase. Mi temor es que en los Estados Unidos estemos aceptando los términos de la democracia liberal participativa en el sentido amplio del compromiso político. Por supuesto, quiero esa democracia, pero quiero que sigamos preguntándonos qué es lo que la democracia radical nos pide ahora.
¿Cómo ingresa el concepto de familia en esta historia? ¿Cree que se ha modificado?

–Creo que tenemos que distinguir “familia” de “parentesco”, pensando parentesco como ese grupo de personas de las que dependemos y que dependen de nosotros, una comunidad que participa de las mayores celebraciones y pérdidas de nuestras vidas. Creo que es un error restringir la idea de parentesco a la familia nuclear. Creo que todos necesitamos producir y sostener este tipo de comunidades. Demasiado peso emocional se deposita sobre la familia y la pareja, y encima estas instituciones deben abrirse a mundos más amplios. No es necesario estar unidos por la sangre o por el matrimonio para convertirse en esenciales unos para los otros. No solamente tenemos que imaginarnos más allá de estas maneras de relacionarnos sino también cómo podríamos vivir en ellas.

Informe: Milagros Belgrano Rawson.

lunes, mayo 04, 2009

¿Quién le canta al Estado-Nación? reportaje a Judith Butler

Presento a continuación un reportaje a Judith Butler. La entrevista se efectúa con motivo de la edición en castellano de su reciente libro ¿Quién la canta al Estado-Nación? Lenguaje, política, pertenencia Editorial Paidós, Bs. As., 2009. El texto se despliega a partir de un acontecimiento singular, sin historia previa: los indocumentados en los EEUU en el año del 2006 realziana manifestaciones en las calles, una actividad que les estaba prohibida por su estado (inmigrantes ilegales) y allí cantan el himno nacional de los EEUU en inglés y en castellano, luego, muchos de ellos hacen algo semejante con el himno nacional de México, lo cantan en inglés y en castellano. George W. Busch los acusa de "hacer que no se debe hacer ni aceptar pues es una ofensa". En México no se le dió importancia a ese evento. Butler a partir de allí hace llegar preguntas al psicoanálisis: ¿Se puede cantar en español o en castellano la obra oral y escrita de Jacques Lacan? ¿Será posible ser parte de la humanidad sin tener que ser "nacionalista" bajo calificativos tales como gay, lesbiana, heterosexual, fóbico, transgenero, interesexo, histérica, negro , psicótico, etcetera? ¿Será posible estar y ser parte de un Estado sin ser "nacionalista"? Están son las preguntas que recorren ese libro y el reportaje efectuado por el Periódico página 12 de Buenos Aires, Argentina el día 30 de abril del 2009.
Alberto Sladogna

ENTREVISTA A JUDITH BUTLER, periódico Pagina 12, Buenos Aires, Argentina
“Soy muy cuidadosamente optimista”
Autora de ¿Quién le canta al Estado-Nación? Entre otros textos importantes
Por Silvina Friera
El eco de los bombos de los muchachos de Hugo Moyano, concentrados por la “Marcha del trabajo”, [marcha de los obreros argentinos por el 1 de mayo] llega hasta el hotel de la calle Bolívar, a metros de la Plaza de Mayo, donde se hospeda Judith Butler, militante feminista y filósofa post-estructuralista audaz que abreva en las aguas del psicoanálisis, la antropología y la teoría literaria. El escenario parece el más apropiado para charlar sobre su último libro, ¿Quién le canta al Estado-Nación? (Paidós), prologado por Eduardo Grüner, que reproduce el diálogo que mantuvo Butler con Gayatri Chakravorty Spivak, una intelectual india que se define a sí misma como marxista-feminista-deconstructivista. La filósofa norteamericana, consciente de que estamos sujetos a las palabras, pone en cuestión la pretendida unidad de ese invento moderno llamado Estado-Nación. Siguiendo en parte la estela dejada por Hannah Arendt, en las páginas del libro plantea que desde el momento en que el Estado puede ser aquello que expulsa y suspende modos de protección legal y deberes, puede ser en sí mismo una causa de malestar.

Referente en los estudios de género a partir de títulos como El Género en disputa. Feminismo y la subversión de la identidad (1990) y Cuerpos que importan. El límite discursivo del sexo (1993), libros que describen lo que hoy se conoce como teoría Queer, Butler cuenta que votó a Obama, pero con la lucidez que la caracteriza confiesa que no estaba enamorada de él como todo el mundo. “Mi hijo tiene 14 años y todos los compañeros de su clase eran pro Obama –recuerda Butler–. Así que finalmente me dije que le iba a dar el voto a mi hijo y a su generación. No había otra persona a quien votar. Antes de que fuera electo como presidente, en California se debatió el casamiento gay, pero Obama no se mostró a favor del matrimonio y no dijo nada. Cuando Israel ataca Gaza, Obama no dice nada. ¿Por qué no dice nada? Tengo mis dificultades para comprender algunos silencios de Obama, pero al mismo tiempo estoy muy contenta; es mucho mejor que cualquier otro presidente que he visto en mi vida”, admite la filósofa estadounidense en la entrevista con Página/12.

– ¿Qué opina ahora a la luz de esta crisis financiera internacional de lo que está ocurriendo con el rol del Estado y su revalorización?

–Aunque esta crisis viene de antes, es cierto que el rol del Estado se está consolidando a medida que la gente le pide que regule la economía para castigar la avaricia corporativa y para asegurarse de que la riqueza económica sea distribuida más justamente. Por un lado se escucha que algunos plantean un debate: ¿está volviendo el socialismo a los países capitalistas?, ¿es el socialismo un concepto todavía viable?, que se traduce en un problema para la izquierda porque en los últimos años consideró al Estado como instrumento de guerra y de explotación. Ahora, aparentemente, tenemos que tomar en serio al Estado como un instrumento posible de justicia, de igualdad, que puede garantizar que las personas más precarizadas tengan derecho a la salud, al empleo y a la seguridad que necesitan. Esto está provocando una crisis en la izquierda, después de haber criticado durante tantas décadas al Estado.
– ¿La crisis obliga a revisar el concepto que la izquierda tiene del Estado pero también el sentido de la palabra pertenencia?
–Sí, porque si no entramos en las políticas del Estado lo van a hacer otros, y no vamos a tener ninguna influencia sobre la redistribución. En el libro señalo que en una manifestación de inmigrantes ilegales hispanos en California y en Los Ángeles, la mayoría mexicanos pero no todos, bajo la consigna “Nosotros también somos Norteamérica” cantaron el himno estadounidense en castellano junto con el himno de México. La izquierda estadounidense les pedía que no cantaran el himno nacional, “no queremos un amor al país, sólo los conservadores cantan el himno nacional”. De pronto parecía que los inmigrantes ilegales se alineaban con un sentimiento conservador. Los conservadores al mismo tiempo se quejaban y decían que no tenían que cantar el himno en castellano sino en inglés. La mayoría exigía que se cantara el himno en el idioma obligatorio de los Estados Unidos. Esto nos obligó a preguntarnos si los inmigrantes ilegales estaban del lado de la izquierda o de la derecha. Lo que nos decían a todos era: “tenemos este derecho de cantar el himno a pesar de que todavía no nos dieron ese derecho”. Esto me pareció muy radical. Reclamar el ejercicio de la libertad que sólo corresponde a la ciudadanía es hacer ejercicio de esa libertad en forma incipiente: comienza por apropiarse de aquello que se pide.

Butler cuenta que todos los sindicatos norteamericanos apoyaron la legalización de los inmigrantes ilegales, cuando ella esperaba que se opusieran. “Las cosas están cambiando de un modo que me está sorprendiendo. Hace siete años la mayoría de los estadounidenses estaban a favor de la tortura y contra la legalización de inmigrantes; eran muy nacionalistas y con visiones muy acotadas y racistas. Pero ahora tenemos un presidente negro, tenemos una mayoría que abiertamente se opone a la tortura y no quiere verse como un país que priva a la gente de derechos como la salud o un trabajo decente. Me parece que ha habido un cambio muy interesante, pero soy muy cuidadosamente optimista –subraya–. Cuando Obama da dinero, se lo da a los bancos. Básicamente la fórmula sigue siendo la de un capitalismo estándar: se les da dinero a los bancos, pero no hay asistencia directa a la gente que está en condiciones precarias.”
– ¿Por qué rechaza que el Estado pueda producir un sentido de pertenencia?
–Ha habido muchas críticas al Estado-Nación que representa a un pueblo solo, a una nación única. Siempre hay parte de una población que no se considera parte de la nación. Hannah Arendt, en la década del ’50, analizó cómo el Estado-Nación producía expulsados. Si la Nación tiene que poder estar unificada pero ser multicultural, multilingüística y multirracial, la única manera de reproducir su existencia es con estrategias de expulsión o encarcelación. La pregunta que nos tenemos que hacer es quién está incluido en la pluralidad. Porque hay gente que no es parte de la ciudadanía. La única forma en que el Estado puede garantizar la pertenencia es asegurando la multiculturalidad, pero tiene una estructura que no puede producir ese sentimiento de pertenencia. Tiene que ordenar la vida religiosa, la educación, la familia, la salud; ésa es la forma del Estado de producir pertenencia. Por ejemplo, en cuanto a los bienes de consumo, comprar ropa de Calvin Klein es una señal de ciudadanía. Lo interesante es que el Estado nunca tiene éxito cuando trata de decidir los términos de pertenencia. Hay un espacio público donde se juegan distintos aspectos del sentido de pertenencia que nos muestra que la pertenencia no adopta una forma única. A través de la legalización de inmigrantes y la educación, al Estado le gustaría producir una idea uniforme de pertenencia, pero no tiene el poder de ir contra el idioma y la herencia de esos inmigrantes. Me parece que el idioma y la herencia son buenas tensiones que limitan el poder del Estado.
– ¿Lo dice por experiencia personal?
–Yo vengo de una familia judía que quería asimilarse a los Estados Unidos en la década del ’30. Mi abuelo proyectaba películas de las estrellas de Hollywood. Mi abuela y todas sus amigas iban al cine y veían cómo era ser estadounidense mirando a las actrices de Hollywood. Yo pertenecía a la comunidad judía pero además trataba de entender la dificultad de la asimilación. Pertenecía a comunidades lesbianas y gays, pero también tenía dificultades con ellos. Siempre estoy en una posición de identificarme y desindentificarme con las comunidades a las que pertenezco. Y lo mismo me pasa con la izquierda política.
– ¿Qué reparos tiene respecto de las demandas que plantean los movimientos de lesbianas y gays?
–Tenemos que incluir a tantas personas como podamos en la guerra contra la homofobia. Pero muchos de mis compañeros de lucha sólo se basan en un único tema: el matrimonio gay. Si el matrimonio existe, cualquier homosexual tendría que participar en la institución. Pero al mismo tiempo me pregunto por qué nos ocupamos tanto de esa institución y por qué no hablamos de la violencia que padecen los transexuales. También tenemos que pensar en redes sociales para los enfermos, para los jóvenes. A veces el entusiasmo hacia el tema del matrimonio nos priva de otras obligaciones. Es irónico que estemos luchando para ser parte de una institución como el matrimonio, que por todos lados se está desmoronando. El matrimonio es un derecho importante, voto a favor (levanta la mano), pero nunca me movilizaría a favor.

lunes, febrero 02, 2009

Denise Dresser: Las mujeres se cuentan una por una

A quienes estén interesados en observar, estudiar y dialogar sobre alcances subjetivos,en consecuencia analíticos tanto en el terreno de la experiencia coko de la doctrina, respecto de temas tales como el deseo, la erótica, la sexualidad y las formas del amor particulares de la republica simulada, el "cuatecapitalismo" de México, les sugiero acceder a las siguientes direcciones donde pueden ver,escuchar y leer el discurso de Denise Dresser, del 29/01/2009, una mujer en el marco de un tragicíomico Foro falocentrico del poder politico de México:

a.- La edición de la revista Online: Reporte ïndigo, #116, allí se puede consultar el texto íntegro del discurso de Denise , así como el vídeo del mismo www.youtube.com/indigomedia;

b.- La edición del SDP, del viernes 30 de enero del 2009, versión parcial solo escrita:http://senderodelpeje.con/sdp

c.- El tiradero del Bote,sólo texto escrito(http://tiraderodelbote.senderodelpeje.com)
d.-Los Dorados de Villa, sólo los vídeos(http://doradosdevilla.blogspot.com)

viernes, enero 16, 2009

Beatriz Preciado: Un buen libro requiere de nuestro apoyo

A cada una, a cada uno:

Beatriz Preciado, escribió y logró que Espasa Calpe editará en España su "Testo Yonqui". Ella de entrada nos hace un guiño a quienes estudiamos la subjetividad del lenguaje, su título juega con el "texto" y con la "testosterona".

Ahora tenemos algo interesante, el libro está entre los cinco libros que pueden adquirir la nominación de "el mejor libro del 2008". Si Beatriz Preciado logra esa nominación no sólo sería una buena respuesta a la agudeza y al atravimiento de las prácticas y de las tesis que ella sostiene, sino que además, alguien que como ella , se define solo como "trans...", tendría mayor impacto.

Les sugiero que lean en el blog: www.clinicadoctrina.blogspot.com algunas de las cuestiones y presentación que ella hace de "Testo Yonqui". Y luego les sugiero que emitan su voto por ese libro a la siguiente dirección electrónica:

http://www.rtve.es/television/trasla2/mejores-miradas/
Ir después a: mejor libro de 2008 y depositar su voto por Beatriz Preciado,"Testo Yonqui"

Además les comento que en el mes de septiembre en Buenos Aires - y luego quizás en México- tendremos la posibilidad de hacer un seminario acotado, no más de 35 personas, seminario a cargo de Beatriz quien desplegará algunas cuestiones tales como la siguiente respecto de Sigmund Freud y su forma vivir en la práctica una relación subjetiva con la cocaina y ...otras cuestiones. cuestiones que hoy atañen a la practica del análisis:

"El gusto de Freud por la absorción de nuevas tecnologías de la modificación de la subjetividad no se limita al ensayo y uso de drogas. Freud no duda su propio cuerpo vivo como terreno de experimentación quirúrgica, incluso si tiene que poner sus propios testículos en juego.Entre 1923 y 1924 se somete a dos operaciones invasivas y a más de una treintena de pequeñas operaciones y varias instalaciones más o menos dolorosas de protesis vocales para lugar contra un cancer de mandibula de la mano de su médico Pichler: En medio de un pronóstíco desfavorable, decide someterse a una operación más: la llamada "operación Steinach", la ligadura de los tubos seminales o vasectomía...[Freud escribe] a Otto Rank explicándolle que la operación de Steinach le ha desatado un deseo homosexual por el Dr. Pichler. Inexperado resultado: la ligadura de tubos seminales, como si se tratará de un corto circuito de la heterosexualidad freudiana, ha dejado al descubierto sus deseos homosexuales hacia el médico que se ocupa de su mandíbula. Más que suplementar la masculinidad, la vasectomia libera los tubos seminales de Freud del peso de la reproducción heterosexual y les regala la ligera culpabilidad de la homosexualidad infertil"(Testo Yonqui, pp. 250/251)

Por esto les hago llegar de nuevo el link donde si usted quiere puede votar por el libro de Beatriz Preciado , Testo Yonqui como el mejor libro del año 2008.:
http://www.rtve.es/television/trasla2/mejores-miradas/
Ir después a: mejor libro de 2008 y depositar su voto por Beatriz Preciado,"Testo Yonqui"
Usted puede hacer llegar este mail a otras u otros posibles interesados en votar.
Un saludo cordial